Origeen et le mystère du pochoir bleu

Episode post scriptum

Vous vous souvenez sans doute de l’affaire du mystérieux pochoir bleu qui avait mis votre équipe de détectives dans tous ses états la semaine dernière…

Nos fins limiers avaient identifié et interrogé l’artiste mystère, néanmoins, nous avions le sentiment de rester sur notre faim une fois le coupable identifié et le mobile révélé.

Aussi, pour y voir plus clair, nous avons fait appel à l’un de nos agents doubles spécialiste de l’histoire de l’art et l’avons confronté à l’œuvre de notre graffeuse. Voici ce qu’il en a déduit :

Au-delà des motifs explicités par l’artiste, il y a vu une démarche riche de sens et tout en paradoxe. En effet, afin de montrer aux yeux de tous son amour de sa ville et de ses lieux culturels et autres institutions, elle use de techniques dites « vandales ». Techniques qui sont interdites et punies par la loi car elles feraient montre d’un total irrespect pour le bien d’autrui et à plus forte raison pour les bâtiments de la ville (à condition que l’on considère un trottoir comme un bâtiment mais cela appartient à un profond débat philosophique qui ne fait pas l’objet de cet article).

Par sa démarche elle remet en question la définition de vandalisme et se pose au cœur d’une question des plus actuelles à savoir : où se trouve la limite entre art et dégradation de biens publics ? à méditer…

Bon, tout ceci est fort intéressant mais n’est-ce pas plus ou moins ce que font tous les graffeurs depuis déjà longtemps ? à méditer également.

Mais elle va plus loin que la simple mise en évidence d’une question sous-jacente, car sa démarche artistique est aussi signalétique. En usant de son pochoir comme d’une balise, elle fait de son œuvre un parcours interactif invitant chacun à regarder sa ville autrement, à s’interroger sur ce qu’il voit tous les jours sans y prêter attention. Enfin, elle fait de sa ville un terrain de jeu, une scène ouverte où chacun peut trouver un moyen d’échanger, de communiquer, elle nous offre un nouveau regard plein de fraîcheur sur nos vieilles pierres, et on ne peut pas vraiment l’en blâmer !

A la lumière de ces révélations, nous ne pouvons que vous inviter à suivre ce parcours artistico-touristico-culturel au cœur de votre ville.